Better companiesChange Stories

jeudi 4 décembre 2025

article

Simon et son double IA

L’IA au bureau, à quoi ça sert concrètement ? Chez BlaBlaCar, l’IA générative est devenue un outil du quotidien. Simon Rimbert, Project Manager Senior, raconte comment il l’a intégrée à ses tâches, et explique en quoi elle transforme radicalement sa façon de travailler.
photo de Simon Rimbert projetée sur un robot
Créer son « double numérique »
Bénéfices tangibles
Surmonter les limites avec pragmatisme
Une évolution rapide des usages
Un modèle d’intégration réussie

Une adoption autodidacte

« Je suis responsable de la localisation chez BlaBlaCar, j’adapte les contenus de la plateforme dans 18 langues à travers 21 pays », explique Simon Rimbert, Project Manager Senior. Une fonction dans laquelle l’intelligence artificielle joue aujourd’hui un rôle transformateur décisif.

Son parcours avec l’IA a débuté en 2023. « Ce n’était pas mon domaine d’expertise. Je m’y suis intéressé par curiosité, me formant via des vidéos et des articles avant de tester les outils au travail. »

Cette démarche personnelle a vite trouvé un écho favorable chez BlaBlaCar. 
L’entreprise a créé une « Guilde IA », groupe interne visant à encourager l’adoption de ces technologies. Simon Rimbert en est devenu membre, aux côtés d’autres passionnés, pour aider les équipes à intégrer l’IA dans leur quotidien.

Créer son « double numérique »

L’usage qu’il fait de l’IA dépasse la simple traduction de contenus. Il a créé son propre agent avec Gemini (l’IA de Google), nourri de sa fiche de poste et du descriptif de ses processus et de ses besoins. « C’est devenu une sorte d’alter ego numérique. Je peux lui poser des questions comme à un collègue. »

Cet assistant personnalisé est à la fois un exécutant et un partenaire de réflexion. « Travaillant seul, je manquais de possibilités de brainstorming. Avant, je notais mes idées dans un tableur en attendant qu’une solution émerge. Aujourd’hui, mon assistant IA me répond instantanément et m’ouvre des pistes inédites. »

Bénéfices tangibles

Le processus de traduction, autrefois confié à deux équipes externes, peut désormais être initié par Simon Rimbert grâce à l’IA, réduisant délais et coûts. Sur certaines automatisations, il estime gagner une journée de travail par mois.

La qualité aussi s’est améliorée. Le Project Manager Senior reconnaît que la capacité de synthèse de l’IA dépasse parfois la sienne. Pour la création de documents internes ou de pages wiki, elle lui permet de produire plus vite et mieux, avec des angles qu’il n’aurait pas nécessairement imaginés.

Bien qu’il ne code pas, Simon Rimbert a aussi créé des outils informatiques avec l’aide de l’IA. Il a par exemple développé un convertisseur de formats de traduction. « J’ai pu prototyper en une heure ce qui, dans un circuit classique, aurait pris une ou deux semaines d’allers-retours avec un ingénieur. » L’IA l’assiste également dans la négociation avec les prestataires ou la préparation de présentations.

Surmonter les limites avec pragmatisme

L’enthousiasme n’exclut pas la prudence. « L’IA générative produit parfois de mauvais résultats », reconnaît Simon Rimbert. Dans son domaine, il sait évaluer la qualité ; ailleurs, il reste vigilant et multiplie les vérifications. Pour la traduction, une relecture humaine demeure systématique.

Les questions de sécurité et de conformité sont également prises en compte. BlaBlaCar utilise Gemini dans un environnement d’entreprise sécurisé, garantissant la confidentialité des données. 
La « Guilde IA » de l’entreprise veille au respect des bonnes pratiques et à l’usage d’outils validés.

Une évolution rapide des usages

Dans un environnement technologique où l’innovation galope, Simon Rimbert suit de près les actualités d’OpenAI et d’autres plateformes, testant sans cesse de nouveaux cas d’usage. Au sein de la Guilde, plusieurs membres se partagent cette veille pour informer l’entreprise des dernières innovations. L’éventail de ses usages est tel qu’il peine à en dresser la liste : l’IA s’est véritablement intégrée dans presque tous les aspects de son travail. Et deux ans après ses premiers pas, il ne conçoit plus son travail sans l’IA.

Un modèle d’intégration réussie

L’expérience de Simon Rimbert, devenu l’un des « champions IA » de BlaBlaCar, illustre une approche pragmatique et efficace de l’intégration de l’IA en entreprise. Elle repose sur plusieurs facteurs : une initiative personnelle encouragée par l’entreprise plutôt qu’imposée ; une culture du partage favorisant la diffusion des bonnes pratiques ; un équilibre entre autonomie et encadrement garantissant sécurité et conformité.

Partager