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jeudi 4 décembre 2025

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L’heure devient utile

De la montre calculatrice de Casio à l’Apple Watch, la longue histoire des montres connectées prouve que c’est d’abord l’usage concret et pratique qui transforme un objet innovant en compagnon incontournable.
photo d'une montre connectée
Les premières « montres intelligentes »
Apple donne l’heure
La montre trouve son territoire
Tech grand public

Les premières « montres intelligentes »

Bien avant l’Apple Watch, certaines marques imaginaient déjà des montres capables de faire bien plus que donner l’heure. En 1983, Seiko lance la Data 2000, équipée d’un écran LCD et d’un clavier externe pour saisir des notes. Casio propose de son côté ses célèbres montres calculatrices, puis des modèles intégrant agenda, convertisseur de devises ou télécommande infrarouge.

Ces premières générations, souvent encombrantes, coûteuses et peu ergonomiques, restent des curiosités pour passionnés. Elles posent cependant les bases d’un objet hybride, à la croisée de l’horlogerie et de l’informatique portable.

Apple donne l’heure

Avec l’explosion des smartphones, une nouvelle vague déferle sur le marché. Google lance Android Wear en 2014, Samsung expérimente plusieurs modèles avec ses Galaxy Gear, et Apple frappe fort en 2015 avec l’Apple Watch, immédiatement perçue comme la montre connectée de référence.

Pourtant, malgré la médiatisation, l’adoption reste timide. Pour le grand public, ces montres apparaissent souvent comme des gadgets coûteux et redondants, moins pratiques que le smartphone. Et les défis technologiques restent nombreux : autonomie restreinte, applications limitées, prix élevé.

La montre trouve son territoire

Le déclic survient quelques années plus tard, lorsque les constructeurs comprennent que la montre ne doit pas singer le téléphone, mais le compléter. Son atout : permettre de consulter une information en un coup d’œil, de réaliser de petits gestes rapides et discrets, de mesurer des données personnelles de manière continue (« quantified self »).

Les usages liés à la santé et au bien-être deviennent les véritables « super-pouvoirs » de la montre connectée : podomètre, suivi du rythme cardiaque, suivi d’activité et du sommeil, analyse des entraînements… La smartwatch se transforme en coach personnel au poignet.

En parallèle, elle gagne en autonomie et en simplicité grâce à l’optimisation des processeurs, des batteries plus durables, des écrans plus lisibles et une ergonomie améliorée. Des fonctions pratiques, comme le paiement sans contact, le déverrouillage de l’ordinateur ou la localisation du téléphone, renforcent son utilité au quotidien.

La montre connectée cesse ainsi d’être un simple gadget pour devenir un assistant discret, capable d’accompagner l’utilisateur sans être intrusive.

Tech grand public

Aujourd’hui, les montres connectées font partie du quotidien. Elles séduisent autant les technophiles que les amateurs de sport ou les personnes soucieuses de leur santé.

Apple en vend des dizaines de millions chaque année, partageant ce marché en pleine expansion avec Samsung, Garmin, Huawei ou Fitbit. Selon les prévisions, le marché mondial devrait atteindre 71,5 milliards de dollars d’ici 2030, avec une croissance annuelle moyenne de 8,2%. Dans certains pays, les ventes de smartwatches dépassent même celles des montres traditionnelles.

L’histoire des montres connectées rappelle une vérité essentielle : une innovation peut prendre du temps pour s’imposer, et elle ne s’impose pas par la technologie seule mais par l’usage qu’on en fait. Elle triomphe non parce qu’elle est nouvelle mais parce qu’elle répond à des besoins concrets et s’intègre naturellement dans notre vie quotidienne.

Une leçon inspirante pour toutes les inventions à venir.

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