mercredi 19 novembre 2025

Etude 2025 Talan « Impact de l’IA sur le secteur de la santé »

Alors que 88% des praticiens prévoient une utilisation croissante de l’IA, 6 patients sur 10 redoutent une déshumanisation du parcours de soins

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Paris, 4 décembre 2025 - L’intelligence artificielle dans le secteur de la santé fascine autant qu’elle interroge, transformant déjà en profondeur les pratiques médicales et le parcours de soin. Mais comment les professionnels de santé et les patients perçoivent-ils son impact dans leur quotidien ? Pour y répondre, Talan, groupe international de conseil et d’expertises technologiques, dévoile les résultats de son étude sur l’impact de l’IA dans le secteur de la santé[1]. Une analyse qui croise les points de vue des patients et des professionnels afin de dresser un panorama complet des usages, attentes et freins vis-à-vis de l’IA dans le système de santé français. Inédite dans son approche, elle s’appuie sur une méthodologie rigoureuse, une segmentation comportementale et une couverture exhaustive du parcours de santé, de la prévention à la recherche clinique.

Cette étude révèle une mutation profonde du système de santé, où l’IA s’affirme comme un levier clé pour améliorer l’efficacité et la qualité des soins. Toutefois, son adoption reste inégale : portée principalement par une minorité experte et technophile, elle demeure encore contrastée entre patients prudents et praticiens plus avancés mais exigeants.

L’IA en santé : entre attrait et prudence, patients et professionnels avancent à deux vitesses

Si 96 % des patients déclarent avoir entendu parler de l’IA, son intégration dans la santé reste encore partielle. Seuls 41 % d’entre eux identifient des applications concrètes de l’IA dans le secteur, principalement sur les étapes de prévention (18 %) et d’accès aux soins (19 %).
Leur confiance reste également mesurée : 28 % des patients ont une opinion positive de l’IA en santé, mais 58 % redoutent une erreur de diagnostic et 32 % jugent la technologie encore trop incertaine. L’IA est perçue avant tout comme un outil d’information et de prévention, plus que comme un acteur de traitement. 

Chez les professionnels de santé, la connaissance des solutions d’IA est quasi généralisée (98 %), notamment pour le diagnostic (72 %) et la recherche clinique (60 %). Leur rapport à ces technologies est avant tout pragmatique : 46 % en ont une opinion positive, avec une confiance particulièrement marquée chez les cardiologues (31%), qui soulignent la fiabilité des résultats obtenus.

L’IA, présente à chaque étape du parcours de soin, reste l’apanage d’une minorité experte et technophile

L’IA est déjà à l’œuvre dans le domaine de la santé mais concerne encore principalement les patients technophiles et les praticiens experts.

Côté patients, 26 % déclarent utiliser ou avoir déjà eu recours à une solution d’IA, principalement en amont du parcours de soin : 11 % pour la prévention et 12 % pour l’accès aux soins. Ce taux grimpe à 47 % parmi les profils les plus technophiles, dont trois quarts se disent satisfaits. Ces utilisateurs précoces tirent l’adoption vers le haut, tandis que la majorité des patients reste encore en phase d’observation. La satisfaction globale (19 %) demeure modérée, notamment lorsqu’il s’agit du traitement, domaine où la confiance envers le praticien reste prédominante.

Chez les professionnels de santé, l’intégration de l’IA est nettement plus avancée : 85 % l’utilisent dans leur pratique, et 54 % s’appuient sur des outils d’aide au diagnostic, une dynamique tirée par les spécialistes les mieux équipés. Cependant, seulement 30 % se déclarent satisfaits de leur utilisation. Ce niveau de satisfaction limité illustre des attentes élevées en matière de performance et de fiabilité, ainsi qu’un besoin accru de pédagogie pour accompagner les praticiens les plus sceptiques. Afin de faciliter l’adoption de l’IA, les professionnels souhaitent un accompagnement renforcé de la filière sur les volets réglementaires (55 %), techniques (49 %) et financiers (45 %), des leviers essentiels pour sécuriser et optimiser l’utilisation de la technologie dans le parcours de soins.

IA en santé : une révolution en marche où l’humain doit rester au centre

L’adoption de l’IA en santé progresse, mais reste conditionnée à un encadrement strict et à la confiance des acteurs.

Pour les patients, l’acceptation de l’IA repose avant tout sur la validation humaine systématique, sur une protection renforcée des données et sur la transparence. 6 patients sur 10 craignent une déshumanisation de la relation de soins et affirment vouloir maintenir l’humain au centre du parcours médical.

Du côté des professionnels, si le cadre réglementaire français est jugé prudent et constructif, sa complexité et son manque de lisibilité freinent encore l'adoption généralisée de ces technologies.

Les tendances sont pourtant très positives : l’usage de l’IA s’étend progressivement sur l’ensemble du parcours de santé, avec des disparités selon les profils de patients et de praticiens. 88 % des professionnels déclarent ainsi vouloir intensifier son utilisation dans les deux prochaines années, notamment pour les tâches administratives et organisationnelles, où les gains de temps et d’efficacité sont les plus tangibles. L’IA pourrait ainsi leur permettre de gagner jusqu’à 2 heures par jour et de consacrer davantage de temps au soin et à la relation patient.

L’IA libère du temps médical et permet aux praticiens de se recentrer sur le cœur du soin et la relation patient. Certaines spécialités, comme la radiologie, sont en première ligne de cette transformation. Cependant, son développement ne dépend pas uniquement des moyens financiers : les professionnels soulignent surtout des besoins d’encadrement, de clarté réglementaire et de soutien technique. Ils sont d’ailleurs 73 % à s’inquiéter de la question de la responsabilité légale en cas d’erreur imputable à l’IA.

Enfin, ces derniers s’affirment comme les acteurs clés pour accompagner et encadrer cette mutation du système de santé, garantissant ainsi une adoption responsable et centrée sur le patient.

Philippe Cassoulat, Co-fondateur et Directeur général du groupe Talan

« Cette étude démontre clairement que l’intelligence artificielle peut devenir une alliée précieuse pour les professionnels et les patients, à condition qu’elle reste humaine et transparente. Grâce à l’IA, les soignants gagnent en efficacité et peuvent se recentrer sur ce qui compte vraiment : la relation avec le patient et les étapes où l’expertise humaine est irremplaçable. L’étude a permis d’identifier quatre défis majeurs pour lesquels l’IA peut jouer un rôle clé : améliorer la prévention, accroître l’efficacité du système de soins, libérer du temps médical pour une prise en charge plus personnalisée et lutter contre les déserts médicaux en facilitant l’accès aux soins dans les zones sous-dotées. Pour y parvenir, il est indispensable de placer l’humain au cœur de la relation de soin, de soutenir activement la diffusion des solutions d’IA tout en encadrant son usage et de mettre en place une approche pédagogique pour accompagner l’adoption de ces nouvelles technologies. Chez Talan, nous sommes convaincus que l’IA doit avant tout servir une médecine plus humaine, plus accessible et plus performante, pour les soignants comme pour les patients. »

Zoom sur la méthodologie de l’étude

Pour analyser en profondeur l’impact de l’IA sur le système de santé, Talan a mené une étude quantitative auprès de 1 500 répondants, répartis entre 750 patients et 750 professionnels de santé (médecins généralistes et spécialistes, chirurgiens, infirmiers, pharmaciens). Cette approche permet de croiser les perspectives et d’offrir une vision complète des usages, attentes et freins liés à l’IA, à chaque étape du parcours de santé : prévention & anticipation, accès aux soins et orientations, diagnostic, traitement, suivi et accompagnement et recherche clinique.

Cette étude se distingue par une analyse précise des profils :

  • Côté professionnels : segmentation par spécialité, type de pathologie et type d’établissement (public/privé), offrant une vision précise des spécificités selon les métiers et les contextes d’exercice.
  • Côté patients : segmentation par niveau d’exposition et d’usage des outils numériques de santé, permettant d’identifier les disparités selon la maturité technologique.
À propos de Talan

Talan est un groupe international de conseil et d’expertises technologiques, qui accompagne et accélère la transformation digitale de ses clients par les leviers de la technologie, de la data et de l’innovation.
Depuis plus de 20 ans, Talan conseille et accompagne les entreprises et les institutions publiques dans la définition et la mise en œuvre de leurs projets de transformation et d'innovation en France et à l'international.

Présent sur 5 continents dans 21 pays, le Groupe, certifié Great Place To Work, qui compte plus de 7000 collaborateurs, ambitionne d'atteindre un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros en 2026.
Doté d'un Centre de recherche et d'innovation, Talan met l'innovation au cœur de son développement et intervient dans les domaines des mutations technologiques telles que l'Intelligence Artificielle, la Data Intelligence, la Blockchain, pour servir la croissance des grands groupes et des ETI dans une démarche engagée et responsable.

En plaçant la “Positive Innovation” au cœur de sa stratégie, Talan est convaincu que c’est en étant au service de l’humain que la technologie amplifie son impact sur la société tout entière.

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[1] Étude réalisée par Talan en octobre 2025, auprès d’un échantillon représentatif de 1500 répondants : 750 patients (personnes majeures, qui ont visité un professionnel de santé au cours des 12 derniers mois) et 750 professionnels de santé (médecins généralistes et spécialistes, chirurgiens, infirmiers, pharmaciens).

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