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mardi 1 juillet 2025

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L’open data en mouvement

Depuis une quinzaine d’années, l’open data transforme le secteur des mobilités, redéfinissant les usages, les modèles économiques et les rôles des acteurs traditionnels. En rendant les données de transport librement accessibles et réutilisables, il favorise un écosystème numérique ouvert et une mobilité plus intelligente et durable. Retour sur une révolution discrète mais déterminante, centrée sur l’usager.
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Vers une mobilité personnalisée 

Le virage open data des transports débute en 2005. La création du format GTFS (General Transit Feed Specification) par Google et TriMet à Portland (Etats-Unis) facilite le partage des horaires de transport public. En 2009, Transport for London ouvre ses données sur les horaires, le trafic et les incidents, permettant à des développeurs de créer des services innovants pour les usagers. 

 

Dès 2010, le mouvement s’accélère. De nombreuses villes suivent l’exemple de la capitale britannique et les portails open data nationaux se multiplient. Résultat : une explosion d’applications de mobilité – calculateurs d’itinéraires, trafic en temps réel, covoiturage, vélos en libre-service. Des acteurs aujourd’hui familiers comme Citymapper, Moovit ou Transit émergent. 

 

Cette décennie voit aussi naître le concept de Mobility as a Service (MaaS), qui intègre dans une même application tous les modes de transport, avec réservation et paiement unifiés. Pionnière, la ville d’Helsinki en Finlande lance en 2016 l’application Whim, qui permet de planifier et payer n’importe quel trajet. Le MaaS incarne une mobilité multimodale, fluide et personnalisée. 

 

L’impact de l’open data n’aurait pas été aussi important sans la généralisation du smartphone dès 2010. Devenu un véritable hub personnel de mobilité, il permet de consulter les horaires, suivre le trafic en temps réel, acheter un billet ou louer un vélo en quelques clics. Cette convergence technologique marque l’entrée dans l’ère de la mobilité augmentée : plus autonome, proactive et adaptative. 

Un nouveau paradigme 

Avant l’open data, la mobilité suivait une logique descendante : l’opérateur concevait l’offre, l’usager s’y conformait. L’ouverture des données inverse cette logique. L’expérience de mobilité s’adapte désormais aux préférences et contraintes de chacun, faisant de l’usager un acteur de ses déplacements.

 

De nouvelles pratiques émergent, comme l’intermodalité ou la mobilité partagée, accompagnées d’attentes accrues en matière d’information en temps réel, de fluidité des parcours et de qualité de l’expérience utilisateur. 

 

Les opérateurs historiques (RATP, SNCF, Keolis, etc.) voient émerger de nouveaux concurrents, startups, géants du numérique, développeurs indépendants, qui s’emparent de pans entiers de la chaîne de valeur. 

 

Ce passage d’un système fermé à un écosystème ouvert fait de l’open data un catalyseur d’innovation. Chacun peut désormais exploiter les données pour créer un nouveau service, développer une API ou proposer un usage inédit, au bénéfice de la diversité et de la transparence de l’offre de transport ou de la réactivité face aux besoins des usagers. 

L’ouverture des données redessine les mobilités et place l’usager au centre 

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